Cela fait longtemps que je m’interroge sur le fait de savoir si nous sommes plus stressés qu’il y a 20 ans, si c’était mieux avant…..
Est-ce que le comportement individuel et par agrégation collectif en entreprise a changé depuis 20 ans ? Est ce que ce changement s’il est avéré fait que nous sommes plus stressés et que nous nous sentons moins bien dans notre peau ?
Si j’analyse le comportement des cadres à travers mon propre prisme, ma propre grille je dirai sans contestation possible…. oui.
Oui mais voilà, j’ai changé en 20 ans. Non seulement j’ai mûri, je n’ai plus les mêmes ambitions, les mêmes contraintes, mais mon regard vis-à-vis des autres a d’autant plus changé que j’ai entrepris depuis 15 ans une démarche de vie à travers la pratique du Taïchi et des Qigong. Cette démarche a modifié mon approche des autres, a développé ma sensibilité et a forcément fissuré la carapace de certitudes, d’orgueil, de cynisme …qui fait l’apanage de tout jeune loup aux dents longues. Mon analyse personnelle n’est donc pas généralisable mais il existe une étude faite par l’Apec à 20 ans d’intervalle qui montre objectivement que les cadres sont plus stressés.
« En 1990 l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiait une enquête qui avait pour objectif de cerner au mieux le profil des cadres de l'époque. Vingt ans après, la réalisation d'une étude portant sur le même thème permet de souligner les évolutions survenues au sein de cette catégorie socioprofessionnelle. Si d'importantes transformations structurelles sont intervenues, c'est bien le changement de situation socio-économique et les difficultés économiques apparues entre temps qui contribuent à stresser davantage les cadres. Moins optimistes qu'il y a vingt ans, ils prennent également davantage une distance "raisonnée" avec l'entreprise selon la version 2010 de l'enquête APEC. » (Extraits de l’article de Siri Ounechay pour le petit journal.com
Les cadres sont donc plus stressés et comme par ailleurs on sait que le personnel d’encadrement est le vecteur du stress en entreprise, cf les propos d’Eric Albert, psychiatre et fondateur de l’institut français d’action sur le stress (IFAS), on peut donc en déduire que globalement, nous sommes plus stressés qu’il y a 20 ans. Ce n’est pas tant la pression des résultats, de la performance qui fait que nous sommes plus stressés. C’est plutôt le manque de soupape, d’évacuation de la pression.
Il y a 20 ans le marché du travail était plus florissant, les perspectives plus intéressantes, le cadre, entre autres, plus mobile car plus sollicité par d’autres entreprises. Aujourd’hui le marché est plus resserré pour la grande majorité, les situations sont plus précaires, on se sent obligé de faire le gros dos et supporter des situations en entreprise que l’on pouvait éviter en changeant de job il y a 20 ans. Sans parler de contexte économique mondial, notre contexte quotidien a changé. Tout est beaucoup plus « précautionneux », frileux, encadré, contrôlé et visible. Il faut faire attention lors des pots d’entreprise, quand il en reste, il faut faire attention à ses points de permis, il faut faire attention quand on s’amuse ou à ce que l’on dit si on ne veut pas retrouver une photo totalement déjantée ou ses propos sur Facebook visible par tous et donc par ses employeurs….bonjour Big Brother. La combinaison d’une situation économique plus tendue et du manque de soupape fait que le stress accumulé ne s’évacue pas.
Alors quelle solution et quelle place l’entreprise peut elle prendre dans cette solution. Bien sûr je vais prêcher pour ma paroisse et vous dire que la solution passe par une pratique régulière des Qigong ou du Taïchi. Ce n’est sûrement pas la seule solution mais elle peut faire partie d’une solution plus globale. Tous ceux qui pratiquent la trouvent efficace, saine et naturelle
Et il me revient en mémoire une discussion récente avec un ami DRH, Dominique Leymarie qui a travaillé en Chine. A la fin d’une séance de Qigong, qu’il a découvert en Chine dans l’entreprise qui l’employait, on évoquait ce problème de soupape et d’évacuation de la pression dans les entreprises chinoises. Il me l’a expliqué à travers les rapports sociaux en Chine. Pour résumer, les cinq rôles sociaux confucéens existent encore dans l'inconscient collectif chinois, créant une véritable mentalité respectueuse de la hiérarchie :
1- Du dirigeant au sujet
2- Du père au fils
3- Du mari à la femme
4- Du frère aîné au frère cadet
5- De l'ami âgé à l'ami plus jeune
Peu de place laissée à l’initiative personnelle, un respect profond envers la hiérarchie, une liberté toute relative, des conditions certes non comparables en France mais similaires quant aux conséquences sur le comportement. Pour évacuer cette pression, ce trop plein de stress, les entreprises chinoises ont mis en place des cours de Qigong obligatoires…..sans être aussi directif, on pourrait s’inspirer des expériences chinoises et au moins proposer cette pratique en entreprise cela serait plus productif que les cours d’aérobic. A méditer
2- Du père au fils
3- Du mari à la femme
4- Du frère aîné au frère cadet
5- De l'ami âgé à l'ami plus jeune
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