dimanche 27 février 2011

Coup de gueule

On aurait tendance à penser que le mois de Février s’achève sur une note d’optimisme sur le front du combat anti-stress : les grands médias en ont parlé. Dossier dans le numéro de début de mois du Point, une matinale sur RTL, numéro spécial du Nouvel Obs, la semaine dernière…serait ce enfin le printemps dans la lutte contre ce fléau moderne. Pas si sûr.
Quand on lit avec attention l’article d’Emilie Trevert et Gwendoline Dos Santos dans le Point on peut en douter :
« Le stress est devenu le mal du siècle, dopé par les ordinateurs portables, les iPhone et autres Blackberry. Offerts par les chefs d'entreprise à leurs employés, ces formidables outils technologiques rendent leurs heureux propriétaires contactables à merci. La frontière entre bureau et maison s'est estompée. Textos, SMS, mails, Facebook, Twitter... poursuivent leurs destinataires partout, soirées et week-end compris. Et le cerveau ne suit pas forcément...
Ajoutez-y la peur de la crise, avec ses réductions d'effectifs, ses délocalisations et ses licenciements économiques. Aujourd'hui, 65 % des salariés avouent souffrir du stress (2). Depuis vingt ans, le psychiatre Patrick Légeron (3), qui a remis en 2008 un rapport sur le stress au ministère du Travail, ne cesse de mettre en garde les entreprises contre ce qu'il appelle les " risques psychosociaux ". " Le problème, c'est que l'on aborde le stress uniquement dans sa phase terminale. C'est le paradoxe français : on en parle beaucoup, mais on ne fait pas grand-chose contre ! " Les suicides d'employés de Renault et de France Télécom lui ont donné raison. Sans en arriver là, on estime que le stress engendre plus d'un arrêt de travail sur deux en Europe (4), avec comme premières victimes les femmes qui cumulent le maximum de stress, au bureau et à la maison ! ».

Et quand je regarde le comportement des personnes autour de moi, j’ai aussi des doutes et je suis d’accord avec le paradoxe français : on en parle beaucoup, mais on ne fait pas grand-chose,.. même si les quelques observations que j’ai pu faire non pas de valeur quantitative mais je pense qu’elles sont significatives et que beaucoup se reconnaîtront.
Mettre en place un cours de Taïchi ou de Qigong pour les managers, on n’a pas la place, on n’a pas de CE, les budgets formation sont employés à autre chose, ce n’est pas pour nous….j’entends ce leitmotiv tous les jours.
Autre exemple : un de mes amies m’a envoyé un document d’organisation pour me demander mon avis. Après l’avoir lu, je l’appelle pour en discuter et je lui demande combien de temps elle a pour en parler.10 secondes me répond elle, déjà dans son prochain rendez-vous ou sa prochaine réunion, victime sans le savoir d’un système qui génère du stress en privant les gens du temps de l’analyse et de la réflexion. Vive le slowmanagement.
Et les sportifs amateurs, croyez vous qu’ils font attention à leur corps, qu’ils l’utilisent de manière détendue, seul moyen pour évacuer le stress accumulé lors d’une semaine de travail. Que nenni.
Regardez les joggers qui ferment leur voiture, lacent leurs Asics dernier cri et partent dans leur course sans aucun étirement avant et après. Ils sont super à voir, la tête dans les épaules, raides et contents car ils auront transpiré certes mais combien d’entre eux viendront pleurer à 50 ans car ils auront les tendons fracassés ou les genoux démolis. Si pour eux transpiration signifie efficacité, venez avec moi faire une séance de Taïchi. La dernière séance que j’ai faite avec mon maître, ce mois ci à l’extérieur m’a laissé tremper de la tête au pied sans avoir fait un marathon.
Prenez soin de votre corps, apprenez le à le détendre, à respirer le plus bas possible c’est la clé de l’évacuation du stress. Faites du chant, on est obligé de respirer bas, faites du Taïchi ou des Qigong, de la marche en redécouvrant la nature, courrez mais faites le, détendu comme Usain Bolt, c’est très efficace, moins traumatisant, on a un seul corps et changez les différentes pièces est compliqué ….

mercredi 16 février 2011

Sommes nous moins stressés qu'il y a 20 ans ?

Cela fait longtemps que je m’interroge sur le fait de savoir si nous sommes plus stressés qu’il y a 20 ans, si c’était mieux avant…..
Est-ce que le comportement individuel et par agrégation collectif en entreprise a changé depuis 20 ans ? Est ce que ce changement s’il est avéré fait que nous sommes plus stressés et que nous nous sentons moins bien dans notre peau ?
Si j’analyse le comportement des cadres à travers mon propre prisme, ma propre grille je dirai sans contestation possible…. oui.
Oui mais voilà, j’ai changé en 20 ans. Non seulement j’ai mûri, je n’ai plus les mêmes ambitions, les mêmes contraintes, mais mon regard vis-à-vis des autres a d’autant plus changé que j’ai entrepris depuis 15 ans une démarche de vie à travers la pratique du Taïchi et des Qigong. Cette démarche a modifié mon approche des autres, a développé ma sensibilité et a forcément fissuré la carapace de certitudes, d’orgueil, de cynisme …qui fait l’apanage de tout jeune loup aux dents longues. Mon analyse personnelle n’est donc pas généralisable mais il existe une étude faite par l’Apec à 20 ans d’intervalle qui montre objectivement que les cadres sont plus stressés.
« En 1990 l'Association pour l'emploi des cadres  (Apec) publiait une enquête qui avait pour objectif de cerner au mieux le profil des cadres de l'époque. Vingt ans après, la réalisation d'une étude portant sur le même thème permet de souligner les évolutions survenues au sein de cette catégorie socioprofessionnelle. Si d'importantes transformations structurelles sont intervenues, c'est bien le changement de situation socio-économique et les difficultés économiques apparues entre temps qui contribuent à stresser davantage les cadres. Moins optimistes qu'il y a vingt ans, ils prennent également davantage une distance "raisonnée" avec l'entreprise selon la version 2010 de l'enquête APEC. » (Extraits de l’article de Siri Ounechay pour le petit journal.com).
Les cadres sont donc plus stressés et comme par ailleurs on sait que le personnel d’encadrement est le vecteur du stress en entreprise, cf les propos d’Eric Albert, psychiatre et fondateur de l’institut français d’action sur le stress (IFAS), on peut donc en déduire que globalement, nous sommes plus stressés qu’il y a 20 ans. Ce n’est pas tant la pression des résultats, de la performance qui fait que nous sommes plus stressés. C’est plutôt le manque de soupape, d’évacuation de la pression.
Il y a 20 ans le marché du travail était plus florissant, les perspectives plus intéressantes, le cadre, entre autres, plus mobile car plus sollicité par d’autres entreprises. Aujourd’hui le marché est plus resserré pour la grande majorité, les situations sont plus précaires, on se sent obligé de faire le gros dos et supporter des situations en entreprise que l’on pouvait éviter en changeant de job il y a 20 ans. Sans parler de contexte économique mondial, notre contexte quotidien a changé. Tout est beaucoup plus « précautionneux », frileux, encadré, contrôlé et visible. Il faut faire attention lors des pots d’entreprise, quand il en reste, il faut faire attention à ses points de permis, il faut faire attention quand on s’amuse ou à ce que l’on dit si on ne veut pas retrouver une photo totalement déjantée ou ses propos sur Facebook visible par tous et donc par ses employeurs….bonjour Big Brother. La combinaison d’une situation économique plus tendue et du manque de soupape fait que le stress accumulé ne s’évacue pas.
Alors quelle solution et quelle place l’entreprise peut elle prendre dans cette solution. Bien sûr je vais prêcher pour ma paroisse et vous dire que la solution passe par une pratique régulière des Qigong ou du Taïchi. Ce n’est sûrement pas la seule solution mais elle peut faire partie d’une solution plus globale. Tous ceux qui pratiquent la trouvent efficace, saine et naturelle
Et il me revient en mémoire une discussion récente avec un ami DRH, Dominique Leymarie qui a travaillé en Chine. A la fin d’une séance de Qigong, qu’il a découvert en Chine dans l’entreprise qui l’employait, on évoquait ce problème de soupape et d’évacuation de la pression dans les entreprises chinoises. Il me l’a expliqué à travers les rapports sociaux en Chine. Pour résumer, les cinq rôles sociaux confucéens existent encore dans l'inconscient collectif chinois, créant une véritable mentalité respectueuse de la hiérarchie :
1- Du dirigeant au sujet
2- Du père au fils
3- Du mari à la femme
4- Du frère aîné au frère cadet
5- De l'ami âgé à l'ami plus jeune
Peu de place laissée à l’initiative personnelle, un respect profond envers la hiérarchie, une liberté toute relative, des conditions certes non comparables en France mais similaires quant aux conséquences sur le comportement.  Pour évacuer cette pression, ce trop plein de stress, les entreprises chinoises ont mis en place des cours de Qigong obligatoires…..sans être aussi directif, on pourrait s’inspirer des expériences chinoises et au moins proposer cette pratique en entreprise cela serait plus productif que les cours d’aérobic. A méditer

mercredi 2 février 2011

Le travail énergétique développe la sensibilité

La pratique régulière de disciplines mobilisant et régulant l’énergie interne comme le Taïchi ou les Qigong change notre comportement.
Comportement vis-à-vis des autres car la diminution du stress grâce à la pratique entraîne fort logiquement  une approche différente des rapports humains visible en entreprise et dans la sphère privée : meilleure écoute des autres, des rapports plus sereins, moins empreints de colère, de cynisme, de non respect de l’interlocuteur. C’est la première étape et je suis toujours frappé par les remarques positives, sur le changement comportemental de mes élèves managers, de la part de leurs collaborateurs.
La seconde étape de ce changement vis-à-vis des autres vient avec le temps de la pratique régulière. Moi, cela a pris plus d’une dizaine d’années pour que je m’ouvre aux autres et que je perçoive leur réalité corporelle, leur être et non plus leur « parêtre » : épaules bloquées traduisant un stress cumulé important, bras croisés sur la poitrine pendant les discussions traduisant un besoin de protection et de non ouverture, lèvres serrées, mâchoires bloquées  traduisant un mal être, yeux cernés traduisant une fatigue énergétique (mon maître de Shiatsu parle de vide de reins), dissymétrie corporelle entre le côté droit et le côté gauche traduisant des conflits internes non résolus, le langage corporel est significatif et signifiant. Heureusement on rencontre des personnes qui rayonnent de bonheur, d’énergie et qui vous donnent envie d’aller plus loin. Mais il faut être honnête, chaque fois que je prends le métro je vois plus de gens tristes, stressés et malheureux que des catalyseurs d’énergie positive.
Notre comportement alimentaire change et ce que l’on supportait facilement ou croyait supporter ne passe plus. Le besoin d’aliments moins gras, moins riches se fait sentir et franchement on se sent mieux.
La sensibilité aux émotions, aux sensations évolue elle aussi, elle est accrue avec ses aspects positifs et ses aspects négatifs. Par exemple, la colère monte plus vite, on la sent envahir le haut du corps avec une certaine violence mais heureusement on l’analyse plus rapidement et on sait mieux la contrôler ne serait ce qu’avec  des exercices respiratoires focalisés vers le bas du ventre. Et oui rien n’est totalement Yin ou Yang, c’est ce que nous enseigne la médecine traditionnelle chinoise, en être conscient est le premier pas vers un développement personnel durable et harmonieux.